S'affranchir des limites

S’il y a bien une chose qui caractérise la mode, c’est sa facilité à s’affranchir des codes pour en créer de nouveaux. La première chose qui me vient en tête notamment, c’est la notion de « porno chic » instaurée par Carine Roitfield. Loin de la nudité du corps et des métiers de type « péripatéticienne » (oui je suis polie), elle a réussi à rendre « hype » le port de cuissardes sans virer bois de Boulogne, les bas sexy sans virer amatrice de pratiques sexuelles déconvenues, entre autres.

Quand j’ai vu une nuisette pour la première fois, je la voyais comme un pyjama un peu sexy, point barre. Jamais, ô jamais, je n’aurais imaginé une seule seconde sortir avec. Et je crois que la plupart d’entre vous serait d’accord avec ce fait. Puis l’idée  faisant son chemin, on a osé le caraco sous un gros pull, puis le caraco avec un jean, et voilà qu’aujourd’hui Louis Vuitton nous propose carrément de faire péter la nuisette sous le manteau, directement, sans ménagement !

Et ça, concrètement, j’adore ! Peut-être pas pour aller au boulot, ni en cours, mais pour une soirée, un rendez-vous galant…

J’aurais pu calmer le jeu en portant des baskets, un teddy ou y superposer un gros pull, mais je me suis dit que, quitte à assumer, autant le faire jusqu’au bout (et ce ne sont pas Victoria Beckham ou Kate Moss qui me diront le contraire –quoi, comment ça je ne les connais pas ?!)

Il y a des idées comme ça qui font leur bonhomme de chemin, les baskets à talons compensées (non je ne parle pas des Buffalo), les slippers, les creepers, les perfectos cloutés, les jeans savamment sauvagement déchirés. Tous ces codes que la mode détourne, que l’on s’approprie, que l’on voit autrement que la manière dont la société nous les a préalablement présentés.

La mode a cette folie qui nous permet d’exploiter tout et surtout n’importe quoi ce que notre imagination et celles des créateurs ont idée de nous faire porter, et il serait dommage de ne pas oser.

Certes la mode n’a pas de limites et tout le monde n’est pas à même de comprendre la manière dont je, tu, il ou elle s’habille, mais si l’art était objectif, cela se saurait n’est-ce pas ?

Alors si aujourd’hui je porte mon pyjama un peu trop sexy avec des talons pour sortir de chez moi même que j’ai pas froid du TOUT, c’est dans mon droit n’est-ce-pas ? 

Je porte une robe et une écharpe Zara, un manteau Naf-Naf (old), des escarpins Mango et un sac Chanel.