Jeux d'enfants

Aujourd’hui j’ai décidé de me camoufler. Non je ne pars pas à la guerre, ni chez H&M pour récolter du Isabel Marant (on me dit dans l’oreillette que les deux concepts sont synonymes, eukéééé). Non, j’ai simplement voulu revêtir les belles couleurs de l’automne, blessent mon cœur d’une langueur monotone, tout suffocant et blême quand je me souviens des jours anciens et je pleure. Verlaine is my homeboy wouhou.

En fait, j’ai décidé de revêtir les couleurs de l’automne, mais genre de l’automne comme on le voit dans les films et les livres. Parce que concrètement, qui a un automne du genre parterre de feuilles en camaïeu d’orange et jaune, surmonté de sa crème de marrons et accompagné de sa brise pré-hivernale ?? Qui ? Non parce que moi, c’est plutôt parterre de feuilles sales et glissantes, surmonté de boue et de pluie et accompagné de prends-toi-des-rafales-de-vent-à-150km-heures-dans-ta-face. Merci bonsoir. Super l’automne, ouais génial, happy face and broken ass.

Bref donc je disais que j’avais revêtis mes habits d’automne, et autant j’ai horreur des gens qui parlent de la météo (parce que ça veut au moins dire qu’ils n’ont rien d’autre à vous dire), autant j’étais obligée de vous faire un petit topo pour introduire l’outfit du jour.

Je me rappelle encore de ces joies automnales durant mon enfance, où l’on s’amusait à se balancer des bogues de marrons en pleine tête (oui ! ben voyons Michel ! ), à jouer avec une balle en mousse (oui parce que c’est interdit les balles en plastique, ça faisait bobo à la tête) qui, après deux trois passes, était emplie de flotte et de boue (bonsoir la joie des parents quand tu rentrais sale et cabossé après t’être pris trois marrons et une balle en mousse sale en pleine tête). L’insouciance des vêtements sales et des jeux d’enfants. Le temps des gants reliés entre eux par les manches (wtf !) et des bonnets à écharpe intégrée (oui, ceux avec la fourrure tout autour, ne fais pas celle qui n’a pas connu, on est toutes passées par là). Celles des collants déchirées parce qu’on a couru un peu trop vite et qu’on s’est étalé de tout son long sur le bitume frais et mouillé. Ah l’automne !

Aujourd’hui, aucun de ces amusements ne me divertiraient encore, les marrons sont chauds ou glacés, et les jeux d’enfants ont laissé place aux problèmes d’adultes. La pluie ne m’amuse plus, et mes gants sont perdus au fin fond des abysses de mon sac. Mes vêtements sont propres. Trop, sûrement. 

Je porte une jupe, un top Zara. Une ceinture Franck & Fils et des bottes Topshop (old).