On a soif d’idéal. Et l’idéal est souvent peu égal à ce qu’on voit dans le
miroir le matin. Enfin pour ma part en tout cas. Ces matins où tu ne sais pas
pourquoi tu ressembles à un Picasso qui aurait trainé trop longtemps dans un
grenier, où tes cheveux censés être propres sont devenus gras dans la nuit, où
les effluves de ton haleine te renvoie aux excès de la veille, où t’as décidé
que tu serai mal lunée (oui je suis sûre qu’on décide d’être de mauvaise
humeur, et non qu’on l’est sans raison).
Ça va peut être en choquer certaines, mais j’ai pris une dizaine de kilos
depuis environ un an et demie. Oui, je ne suis pas bien grosse, je sais. Non je
ne suis pas condescendante, et j’espère que vous l’aurez compris. Mais si je
vous raconte ça, c’est surtout pour vous raconter combien il peut être
difficile d’accepter certains changements. Un corps qui s’arrondit, c’est peut
être beau, sûrement que les hommes préfèrent les formes et les mannequins ne
sont pas une référence niveau harmonie, mais moi, MOI, je me préférais comme
ça, comme avant, et les formes, je les
préfère sur les autres. Alors, oui, certains matins, j’ai du mal, je me
trouve grosse, et quand bien même personne ne m’en a jamais fait la remarque.
Encore heureux me direz-vous, si être grosse en 34-36 c’est être grosse, je ne
saurais vous dire où va le monde. C’est juste que moi, ce changement m’a
perturbé, je ne m’y fais pas. Point. Ça ne repose aucunement sur la perception
des autres sur mon apparence, ni de mon chéri, ni de personne, mais sur la seule
perception que j’ai de moi par rapport à moi-même. Parce que mon idéal n’a
jamais été ces femmes girondes, que certes, je trouve belles ; parce
qu’avec dix kilos en plus je ne me reconnais pas ; parce que j’ai envie de
me plaire à moi-même avant de plaire à quiconque avec des « formes ».
On stigmatise souvent les filles parce qu’elles sont trop minces, ou parce
qu’elles sont trop grosses, mais quid de ce qu’elles pensent, ELLES? Peut-être
que celle qui se trouve grosse ne l’ai pas pour la majorité et sûrement que
celle qui se trouve bien dans son corps sera considérée comme grosse pour
autrui. C’est trop facile d’avoir de la compassion pour celle qui est
« grosse » tandis qu’on dira à celle qui est « mince »
qu’elle n’a pas le droit de se plaindre. Seriously ? -Toi t’as de la « chance » alors ta gueule ! –Ah ok,
euh merci pour ta considération. Le mal-être en bandoulière n’est pas que
l’apanage de celles qui ne sont pas dans la « norme » (j’ai horreur
de ce mot, mais bon à défaut de trouver plus contextuel ici), celles qui sont
censées l’être ont aussi des soucis.
Je n’ai jamais compris ce paradoxe qu’on
voit chaque jour dans les médias, soyez bien dans votre corps, acceptez-vous
comme tel, mais bon, attention, ne soyez pas trop différente non plus. Et puis tiens,
on va mettre un mannequin grande taille qui ne fait que du 42
dans notre spécial rondes (déjà spécial rondes, ça suppose quelque chose
d’exceptionnel mais bon, mais alors là si le 42 c’est être grosse, WTF Man).
En gros (uh uh) on veut qu’on soit bien dans notre corps, quel qu’il soit,
MAIS on nous dit que quand même, faut pas trop déconner parce que mine de rien,
il y a une norme. Et on nous dit aussi que si t’as que quatre kilos à perdre,
tu ne devrais pas te plaindre, parce que c’est limite prétentieux de ta part de
narguer les gens avec ta taille 36, MAIS on t’attend au tournant.
Personnellement, j’ai rien compris, et vous ?
PS : Oui, je suis au « régime », et alors?
J'adôre ton pull marinière
RépondreSupprimerBisous bisous
mademoisellevi.blogspot.fr
Merci Virginie, c'est un pull que j'ai piqué au chéri, sans scrupules! ^^
Supprimerxoxo