Plus j’avance en âge (pour ne pas dire vieillis), plus je gagne en
maturité plus j’ai tendance à
« assortir ma garde-robe ».
Si avant, j’avais le coup de cœur pour un t-shirt rose flashy dans un
magasin (le bout goût mes amis), il ne fallait pas trente secondes à mon
cerveau pour m’ordonner de dégainer ma carte bancaire.
Mais ça, c’était
avant. Avant quoi, je ne sais pas vraiment, quel déclic s’est produit dans
ma tête pour que j’en vienne aujourd’hui à relater ce souvenir avec horreur et
effroi. Quel événement en moi, ou extérieur fait qu’aujourd’hui, je me suis
assagie de la garde-robe. Moi qui, AVANT
cette période floue, ne m’achetais aucun vêtement noir, synonyme pour mon moi
adolescent de dépression ou d’appartenance au mouvement gothique.
Qu’importe le vêtement, s’il était noir ou d’une autre déclinaison
« déprimante », c’était no way.
Alors que depuis cet événement flou,
c’est tout l’inverse. Je porte
énormément de noir. Genre si une fringue n’est pas noire en magasin,
j’hésiterai 451 fois avant de l’acheter. Non pas que je n’ose pas assumer une
couleur, non, tout simplement parce que je sais que si ce vêtement est noir ou
autre déclinaison « déprimante », il sera FACILE à ASSORTIR. Et ça les amis, ça n’a pas de prix le matin,
quand tu recules l’heure où ta couette t’éjectera méchamment du lit.
Fringues noires = gain de temps = temps de sommeil rallongé.
Et ça, bordel, y a aucun manuel de mathématiques qui me l’a appris, et
pourtant, ça en aurait sauvé des vies, des gens ronchons, des gens qui n’ont
rien à se mettre.
Alors je dis, vive le noir, et vive
ses déclinaisons toutes plus « déprimantes » les unes que les autres,
parce que depuis, c’est le soleil dans
ma tête le matin quand je sais que tout ira plus ou moins ensemble. Finis
les combats de catch avec mon miroir, finis les assemblages de fringues
hasardeux à 7h du matin qui piquent les yeux de vos collègues au boulot, vive
l’ami RICORE !
Désormais, je vis fringues noires, je dors fringues noires, je fais du
sport en noir, et j’aimerais dire à la moi adolescente que non, ce n’est pas parce que tu t’habilles en
noir que tu te rends à un enterrement de toi-même tous les jours.
Bien sûr, je ne prône pas non plus le bannissement des couleurs, mais j’ai
de plus en plus tendance à réserver ça à l’été. Ou alors à une robe, qui se suffira à elle-même.
Du coup, ne comptez pas sur moi pour relever la monochromie qui domine les
rues parisiennes en ces temps qui se rafraichissent, la fille en noire parmi
les gens en noir, c’est moi !
Je porte une robe Ba&Sh, des
escarpins Christian Louboutin, des lunettes Saint Laurent, une montre Michael
Kors et une pochette Kurt Geiger.