De la revente au marchandage extrême



Peut-être en avez-vous déjà fait l’expérience, que ce soit dans la revente d’articles de mode ou de votre micro-ondes, la revente d’objets explose. On ne compte plus les publicités vous poussant à vous débarrasser de vos cadeaux de Noël indésirables, de vos vêtements devenus trop petits (ou trop grands, sait-on jamais), de vos appareils électroniques devenus obsolètes, et de vos bijoux en or pour arrondir vos fins de mois. 

Quoiqu’il en soit, revendre est devenu à la mode, et que l’on soit à court d’argent, en plein déménagement, ou simplement parce que notre dressing déborde, voilà que n’importe qui peut devenir le businessman de son petit « capital ».

Moi-même, je me suis inscrite sur différents sites de revente, exclusivement pour me débarrasser (voire brader à mon sens) du tas de chaussures, vêtements et autres accessoires qui s’amoncellent dans mes placards. Je suis tour à tour allée sur Vestiaire Collective, qui m’a vite fait fuir vu les commissions exorbitantes qu’ils prennent sur chaque vente, mais qui a l’avantage d’avoir un catalogue pointu et fourni (encore faut-il être extrêmement réactif car les bonnes affaires partent très vite) ; puis sur Videdressing.com, qui reste à ce jour à mes yeux le meilleur compromis : beaucoup de choix, de très belles affaires et de nombreuses pépites dans la catégorie  luxe  (je suppose que cela est dû au fait qu’ils jouent moins sur la carte du « prestige » des articles revendus, et donc que la clientèle-type du site vise avant tout les articles de mass market), et surtout des commissions très raisonnables (10% du prix de vente) ; pour finir par m’inscrire sur Vinted, où l’on mise surtout sur les articles à bas prix et le troc (site où j’ai tenu 24H, avant de me désinscrire aussi sec).

Alors pourquoi 24H me direz-vous ? Parce que ce site répond à une logique implacable : moins c’est cher, plus on essaye de négocier. Un peu comme au marché en fin de compte. L’effet du « je te donne ça _____ et tu prends ça _______________ ». Et je me demande parfois si les acheteuses se mettent à la place des vendeuses : je prends l’exemple d’un article Zara en très bon état ou neuf, que j’aurais payé 50€ et que je revendrai 25€. Il me semble qu’une telle baisse de prix pour un article de cet acabit est plus que raisonnable, surtout s’il s’agit d’une pièce recherchée, ou sold out, et dont l’état est pratiquement neuf. Comment alors accepter de recevoir des requêtes me demandant de baisser le prix à 10€ (soit une réduction de 80%, qu’elles n’auraient jamais eu en magasin) ET GARDER SON CALME ?

Pour avoir vendu et vendre encore, je constate que ces demandes sont récurrentes, et que plus le prix de l’article est bas, plus la tentative de négociation est importante. Mais si nous nous plaçons du côté du vendeur, plus le prix de l’article est bas, moins la marge de négociation est possible. Bien sûr le but premier de l’achat d’articles de seconde main est de faire de bonnes affaires, plus que ne pourrait en proposer un magasin dont les soldes sont réglementées, mais il va sans dire que la définition de « bonne affaire » varie fortement selon que l’on soit acheteur, ou vendeur. 

Pensez-vous qu’une personne qui vend un article déjà à -70% de son prix d’origine y trouve un intérêt, si vous lui demandez de faire « encore un petit effort » ? Alors certes parfois, sur un malentendu, ça peut marcher, mais si c’était vous, qui vendiez, accepteriez-vous ce marchandage extrême ? 

Je porte un jeans Mango, une robe Opulence (New Look), un bracelet Zara, des baskets Isabel Marant, une montre Michael Kors et une pochette Kurt Geiger.







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