Les cas de Noël



Comment réagir lorsque l’on reçoit un cadeau, disons le poliment, un peu pourri en désaccord avec nos  centres d’intérêts majeurs ?
Demain soir et mercredi vous serez nombreuses à ouvrir vos cadeaux, que vous ou vos proches auraient choisis avec tout l’amour du monde. Et que cet amour soit vache, fusionnel ou éternel, personne (en dehors de moi bien entendu vu que j’ai le bon goût absolu) ne sera à l’abri d’offrir ou de se voir offrir une immondice en guise de cadeau de Noël. D’accord, cette personne aura fait l’effort démesuré de courir les magasins bondés pour VOUS (oui, on y croit), dans le but de VOUS faire PLAISIR (jusque là, tout va bien) ; elle n’aura pas cédé à la facilité de vous offrir un chèque-cadeau, aussi impersonnel qu’une chanson de Christophe Maé, et en plus elle se sera creusée le ciboulot pour trouver quelque chose qui vous plaise ou pas.
Personnellement, quand une personne X ou Y de ma famille me demande ce que je veux pour Noël, j’annonce timidement que je préfère de l’argent, en inventant un alibi tel que « je dois financer un voyage en Papouasie », sous peine de voir ma wishlist ravagée par une tante dénuée de tout sens fashion. Un sac Valentino deviendrait un sac Valentina et mon vœu de recevoir « n’importe quoi me ferait plaisir, te prends pas la tête » se verrait couronné par un magnifique napperon de table et autres bibelots qui jureraient avec la déco BAROQUE de mon appartement (oui je suis sectaire).
Oui je sais, Noël est une fête familiale, c’est le geste qui compte ou pas, c’est mieux que rien, et bla et bla et bla. Mais quitte à dépenser de l’argent, autant le faire utilement non ? A sept ans, quand je disais que je voulais une poupée qui parle et qui marche (même qu’elle ressemblait à Chucky et qu’elle marchait comme Michael Jackson dans Thriller), il y avait 99% de chance que n’importe quelle poupée motrice et parlante me plaise. Maintenant, quand je dis que je veux un sac noir avec un détail doré, il y a 99% de chance que le sac ne me plaise pas. C’est un fait, plus on grandit, plus on est exigeant chiant. Mais heureusement, on devient aussi meilleur comédien, plus diplomate hypocrite et il n’est pas rare de me voir sourire jusqu’aux oreilles pour un cadeau dont j’espère pouvoir déjà à 00h05 tirer trois kopecks sur le Bon Coin.
Bon alors si vous aussi vous recevez un cadeau un peu pourri demain, rappelez-vous que Noël, c’est d’abord l’occasion de retrouver toute sa famille et de décapiter deux trois neveux qui te hurlent dans les tympans et que les cadeaux, c’est le bonus track qui vient vous rappeler combien elle vous aime bien.
(Et bon courage à tous ceux qui vont devoir s’empiffrer comme des gougnafiers et boire comme des pochtrons pendant deux jours non-stop. Pensez aussi à ceux qui n’ont rien). 

Je porte des escarpins Mango, un sac Chanel, un collier Asos, un gilet Claudie Pierlot et une robe The Kooples.






 

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