La mode régressive



Des traumatismes d’enfance, on en a toutes vécues. Mais des traumatismes d’enfance vêtues de robes à froufrous, là, je crois qu’on en est plus du domaine de la secte. Merci les années 90, vraiment, quand j’aurais un enfant, je ne penserai SURTOUT PAS à vous, sincèrement, et merci aussi pour le lavage de cerveau. L’embrigadement stylistique je crois qu’on appelle ça. Parce oui, concrètement, comment expliquer RATIONNELLEMENT le fait que, petite, ma robe préférée était une espèce de robe kilt à carreaux rouge vert et jaune, plissée, à col Claudine blanc, resserrée à la taille par une ceinture à boucles fleurie, et d’où pendait une pochette en pétrole  plastique similicuir, rattachée par une chaîne de chaque côté. Un peu ça -> lien mais en quinze fois pire. J’en serai presque curieuse de connaître l’accord qu’ont signé les écossais avec les grossistes du Sentier pour qu’on en arrive là.

Enfin, l’avantage (en soit), c’est que depuis, j’ai nettoyé mon cerveau des « j’aime bien les kilts » et j’ai rajouté un peu plus de « arrête deux secondes tes conneries ». Je mange ma soupe sans broncher, même que je la prépare avec de la bonne volonté (surtout avant l’été), j’ai presque arrêté de croire au Père Noël et je pense bien finir par comprendre un jour que « descendre un paquet de bonbons en entier et sauter un repas, c’est pas l’équilibre parfait »

Mais je vous rassure, mon enfance ne fut pas que sacrifices et pendaison de la fashion police, et si, bizarrement, je n’ai plus trop envie de porter des choses que j’affectionnais tant étant jeune, je finis de plus en plus par retrouver un semblant de régression dans ma garde-robe et d’affection pour des choses dont j’avais horreur étant petite. 

Comme la salopette par exemple, la combinaison d’un pantalon et d’un semblant de « haut » dont le créateur fut sans doute brûlé vif récompensé par la légion d’honneur pour le côté pratique de son invention : « je sais faire pipi tout seul MAIS je sais pas attacher le bouton de mon jeans, quelqu’un aurait une solution ? » ; ou encore les imprimés Mickey, Bambi repris aussi bien par les grandes maisons telles que Givenchy, ou les enseignes de mass-market telles que Forever 21, en passant par Eleven Paris. Je ne parle même pas des méduses, ces chaussures que je trouvais horribles mais que nos parents nous obligeaient à porter pour ne pas s’égratigner les pieds dans les rochers, et qui désormais trouvent grâce aux yeux de toutes les fashionista. Et que celle qui n’a pas acheté ou craqué sur un objet estampillé Hello Kitty après ces 17 ans (oui j’estime que la maturité arrive dans ces eaux-là) me jette la première bière !

Moi aujourd’hui, j’avais envie de porter un tutu, je trouvais ça trop « fifille » étant petite (niveau 10 sur l’échelle de la niaiserie), aujourd’hui je trouve ça juste féminin, et ce n’est pas Carrie Bradshaw qui me contredira !

Je porte un top Sarah Wayne, une jupe H et M et des escarpins Louis Vuitton. 






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